En tant que personne attachée à la liberté, à la justice et à la démocratie, mon cœur est lourd de tristesse et de désespoir lorsque j’assiste aux manifestations iraniennes qui ont éclaté une fois de plus à la suite de la mort de la jeune Masa Alimi. Chaque fois que le peuple iranien se soulève contre son régime oppressif, il rappelle la lutte pour la dignité humaine à laquelle les gens sont confrontés chaque jour dans le monde entier.
Iran. Septembre 2022, la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir « mal porté son hijab », a déclenché une vague de colère sans précédent en Iran. Ce drame a ravivé une douleur collective profondément ancrée : celle d’une société étouffée par la répression, la surveillance et le contrôle du corps féminin. Depuis, des milliers de femmes – étudiantes, mères, artistes, ouvrières – se dressent pour réclamer une chose simple et fondamentale : la liberté.
Le slogan « Femme, Vie, Liberté », repris dans tout le pays et au-delà, incarne une révolution sociale portée par des voix longtemps réduites au silence. À travers les rues, les réseaux sociaux, les écoles ou les tribunaux, les femmes iraniennes défient les lois patriarcales, au prix de leur vie parfois.
Mais cette révolte n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une longue tradition de résistance et marque un tournant : les femmes ne demandent plus, elles exigent.
Dans cet article, nous analyserons les racines, la force et les conséquences des manifestations des femmes iraniennes, tout en rendant hommage à leur courage inébranlable.
Fauchées en plein vol
Tout commence par la mort de Masa Alimi une jeune femme de 22 ans tuée parce qu’elle portait un « hijab inapproprié ». La police l’a brutalement tuée, puis a tenté de rejeter la faute sur le personnel de l’hôpital et a même essayé de faire croire qu’elle était malade pour « justifier » ses actes. Comme s’il pouvait y avoir une justification pour une brutalité et un massacre aussi flagrants.





C’est à la suite de leur mort qu’est né le mouvement « https://www.lemonde.fr/en/international/article/2022/10/10/woman-life-freedom-the-origins-of-iran-s-rallying-cry_5999763_4.htmlIranian Women Lives Matter » (la vie des femmes iraniennes compte). Ce slogan est devenu un cri de ralliement pour les femmes iraniennes qui se battent pour obtenir davantage de droits et de protections. Il rappelle avec force que la vie des femmes a autant de valeur que celle des hommes et que les luttes auxquelles sont confrontées les femmes iraniennes ne peuvent être ignorées.

Les manifestations déclenchées par la mort d’Alimi et de Shakarami n’ont cessé de prendre de l’ampleur et de s’intensifier, malgré les tentatives du gouvernement iranien de réprimer la dissidence. Les manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer une plus grande égalité entre les hommes et les femmes, la fin de la discrimination et de la violence à l’égard des femmes, et une plus grande protection des droits des femmes.


La réponse du gouvernement iranien à ces manifestations a été brutale, avec des rapports faisant état de violences policières, d’arrestations massives et de censure de l’internet. Cependant, les manifestants ont refusé de reculer, inspirés par le courage et l’engagement dont ont fait preuve Alimi et Shakarami.
La mort de ces deux femmes est peut-être une tragédie, mais elles sont aussi devenues un catalyseur de changement. Leur héritage se perpétuera dans la lutte pour l’égalité des sexes en Iran et dans le monde entier. Le mouvement « Iranian Women Lives Matter » nous rappelle avec force que les droits des femmes sont des droits de l’homme et que la lutte pour l’égalité doit se poursuivre jusqu’à ce que chaque femme puisse vivre à l’abri de la discrimination et de la violence.
⚖️ Pourquoi les femmes iraniennes manifestent-elles aujourd’hui ?
Les manifestations qui ont secoué l’Iran à partir de septembre 2022 ne sont pas nées d’un événement isolé, mais de décennies d’oppression systémique. Depuis la Révolution islamique de 1979, les femmes iraniennes vivent sous un régime de lois particulièrement restrictives : obligation du port du hijab, interdiction de chanter en public, difficulté d’accès à certaines fonctions ou activités sportives, inégalités flagrantes en matière de divorce, de garde d’enfants ou d’héritage.
La mort tragique de Mahsa Amini, arrêtée pour un simple « voile mal ajusté », a mis le feu aux poudres. Ce nom est devenu un symbole de résistance, ravivant les douleurs des autres femmes violentées, censurées, assassinées. En descendant dans la rue, les Iraniennes disent non à la violence, au sexisme d’État, et à la négation de leur humanité. Elles réclament une société fondée sur la dignité, la liberté et l’égalité.
👩🎓 Iran -Une jeunesse sacrifiée : le rôle central des étudiantes
Les étudiantes iraniennes ont été les fers de lance de la contestation, notamment dans les universités de Téhéran, Ispahan, Shiraz et Mashhad. Armées de pancartes, de chants et parfois simplement de leur silence, elles ont osé affronter des forces de sécurité lourdement armées. Elles ont enlevé leurs voiles en plein campus, tagué les murs, boycotté les cours.
Ce courage a un prix : expulsions, arrestations, tortures, emprisonnements. Pourtant, la jeunesse ne cède pas. Ces jeunes femmes n’aspirent pas seulement à étudier, mais à vivre pleinement. Leur combat dépasse les bancs de l’université : c’est celui d’une nouvelle génération déterminée à briser le cycle de la peur.
🧕 Hijab obligatoire, symbole de contrôle ou d’identité ?
Le hijab est devenu, malgré lui, le champ de bataille idéologique d’un régime qui en a fait un outil politique. Imposé par la loi depuis 1983, le voile ne relève plus seulement de la religion mais de l’identité étatique et du contrôle social.
Pour de nombreuses femmes, l’obligation du hijab est vécue comme une humiliation permanente, une négation de leur droit à disposer de leur propre corps. Cela ne signifie pas que toutes les Iraniennes rejettent le voile – certaines le portent par choix – mais le combat porte sur la liberté de choisir, et non sur le vêtement lui-même.
Aujourd’hui, enlever son voile dans l’espace public est un acte de désobéissance civile, un geste lourd de sens qui peut mener en prison, voire à la mort.
Répression violente, martyres et procès : le coût de la désobéissance
Le régime iranien a répondu à la mobilisation par une répression brutale : plus de 500 manifestants tués, des milliers de blessés, des milliers d’arrestations, dont une majorité de femmes et de mineurs. Des procès expéditifs, parfois à huis clos, ont mené à des condamnations à mort.
Parmi les visages devenus symboles : Nika Shakarami, Hadis Najafi, ou encore Armita Abbasi, toutes jeunes, courageuses, et mortes ou emprisonnées pour avoir osé revendiquer leur droit à la liberté.
La terreur est utilisée pour éteindre la révolte, mais elle ne fait qu’enraciner la colère et la mémoire collective, rendant le combat plus vivant que jamais.
Iran : Protestations et repressions
Ces manifestations sont l’expression de la profonde frustration du peuple iranien qui souffre de la brutalité et des effusions de sang de son gouvernement depuis bien trop longtemps. Les récents assassinats de manifestants par les forces du régime témoignent du désespoir de ce dernier à maintenir sa mainmise sur le pouvoir et à empêcher toute remise en cause de son autorité. Le gouvernement iranien est prêt à utiliser tous les moyens possibles pour s’accrocher au pouvoir, même s’il faut pour cela ôter la vie à des citoyens innocents qui osent dire ce qu’ils pensent.


Inspirations et résistances
Le courage de Masa Alimi et d’autres personnes comme elle, qui ont refusé d’être réduites au silence ou intimidées par le gouvernement, est une source d’inspiration pour nous tous. Alors que le monde entier regarde avec horreur, nous devons nous tenir aux côtés du peuple iranien, qui risque tout pour réclamer un avenir meilleur. Nous ne pouvons pas permettre au gouvernement iranien de continuer à utiliser la peur et l’oppression pour étouffer les voix de ceux qui aspirent à un avenir meilleur.
🌍 Un écho mondial : solidarité féminine et droits humains au-delà des frontières
La révolte iranienne ne connaît pas de frontières. Des marches de soutien ont été organisées à Paris, New York, Berlin, Tunis, Séoul. Des figures féminines influentes – artistes, universitaires, militantes – ont porté la voix des Iraniennes dans les tribunes du monde entier.
Des campagnes comme #WomenLifeFreedom, #MahsaAmini, ou #StandWithIranianWomen ont inondé les réseaux, créant une vague de sororité planétaire.
Cette mobilisation mondiale rappelle que les droits des femmes sont indivisibles : quand une femme tombe pour sa liberté quelque part, c’est l’humanité toute entière qui doit s
La communauté internationale doit entendre les cris du peuple iranien, qui exige la fin de la tyrannie et la mise en place d’un gouvernement véritablement démocratique. Nous devons exiger du régime iranien qu’il respecte les droits de l’homme de ses propres citoyens et qu’il autorise les manifestations pacifiques et la dissidence. Nous devons également veiller à ce que les responsables des assassinats brutaux de manifestants pacifiques soient tenus de rendre compte de leurs actes.
Le peuple iranien mérite de vivre dans une société où sa voix est entendue, où ses droits sont respectés et où la justice, la liberté et la démocratie prospèrent. Nous les soutenons dans leur lutte pour ces droits humains fondamentaux et nous continuerons à exiger du gouvernement iranien qu’il respecte et protège ces principes fondamentaux.
Le pouvoir des réseaux sociaux : visibilité, répression et mobilisation mondiale
Face à la censure des médias traditionnels, les Iraniennes se tournent vers Instagram, Telegram, Twitter ou TikTok pour documenter les exactions du régime, alerter l’opinion internationale et mobiliser leur diaspora. Les vidéos de femmes en train de brûler leur hijab ou de couper leurs cheveux en public ont fait le tour du monde.
Mais cette exposition a un revers : les autorités iraniennes traquent les contenus en ligne, identifient les visages, arrêtent, torturent ou forcent les « aveux » à la télévision. Les cyberpoliciers sont désormais aussi redoutés que les forces sur le terrain.
Malgré cela, la solidarité numérique transnationale a permis de maintenir l’attention sur l’Iran, forçant certains gouvernements à condamner les violences ou à soutenir les activistes en exil.

Que la mémoire de Masa Alimi et d’autres comme elle, qui ont perdu la vie dans cette lutte, nous inspire tous à travailler à la création d’un monde où règnent la justice et la liberté, et où chaque être humain est traité avec dignité et respect.


🔻 Conclusion :
Le soulèvement des femmes iraniennes n’est pas qu’un fait divers, ni même une simple revendication féministe : c’est une révolution morale, politique et symbolique, menée avec une dignité bouleversante. Malgré la censure, les emprisonnements, les tortures et les exécutions, elles continuent d’avancer, drapées de leur courage, souvent sans voile, parfois en silence, mais toujours debout.
La liberté des femmes iraniennes est désormais une cause universelle, qui interroge la place des droits humains dans le monde d’aujourd’hui. Leur combat ne peut être ignoré : il est celui de toutes celles et ceux qui refusent la peur.
🎬 Documentaires et films recommandés :
- « Nasrin » (2020) – Portrait de Nasrin Sotoudeh, avocate militante pour les droits des femmes en Iran.
- « For Sama » (2019) – Bien que situé en Syrie, ce documentaire illustre la résistance féminine dans un État répressif.
- « Women Without Men » (2009) – Fiction poétique d’une réalisatrice iranienne en exil, Shirin Neshat.
- « The Green Wave » (2010) – Animation et archives réelles sur les manifestations post-élections de 2009.
- « Be My Voice » (2021) – Sur la campagne d’une journaliste iranienne en exil contre le port obligatoire du hijab.
📚 Sources et liens consultables :
- Human Rights Watch – Iran
- Amnesty International – Iran 2023 Report
- Iran Human Rights – ONG indépendante basée en Norvège
- BBC – Iran protests: Timeline and analysis
- France 24 – Femmes en Iran
- The Guardian – Iranian Women’s Resistance
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